L’industrie est en constant changement depuis bientôt deux décennies et nous assistons en ce moment à une importante mise à jour au niveau de la stratégie de commercialisation.
Ou est-ce un retour dans le temps?
Il n’y a plus de doute, nous vivons un retour en force de la musique à la pièce. L’album a toujours sa place pour le consommateur et l’occupera pour un bon bout, mais nous voilà dans une ère de spontanéité. Ça bouge vite! La commercialisation d’un single sur le web n’a rien à voir avec celle qu’on retrouvait jadis à la belle époque des 45 tours. Nous voyons aujourd’hui une différente proposition musicale, plus spontanée, plus segmentée et plus éphémère. Les artistes et les maisons de disques doivent donc revoir leurs stratégies de mise en marché.
La stratégie en soi n’est pas compliquée: proposer moins de chansons, à une fréquence plus élevée. Il y a plusieurs avantages à livrer un nouveau morceau tous les six, huit ou douze semaines plutôt que d’attendre une année pour lancer un album.
Voici pourquoi
– L’artiste satisfait la demande en offrants constamment du la nouvelle musique. De livrer du contenu ainsi permet de maintenir le buzz et le dialogue. Nous sommes à une époque où le déficit d’attention est élevé. Pendant une longue période de silence, il est si facile d’être remplacé ou tout simplement oublié. Ça permet de garder la relation active.
– Chaque sortie se retrouve avec sa propre stratégie marketing. La sortie d’album se résume à une seule stratégie de mise en marché. Pour huit sorties, vous vous retrouvez avec huit possibilités différentes. Ce qui est extrêmement excitant. Propulsée par huit stratégies originales, l’acquisition de fans se fait à un rythme constant.
– La visibilité de l’artiste augmente avec l’addition des sorties. Lors d’un lancement d’album, il est fréquent de voir le consommateur et le programmateur radio se concentrer uniquement sur deux ou trois chansons, tout en délaissant le reste des pièces. Lors de sorties uniques, chaque chanson a droit à son « moment d’attention » égal au précédent et au suivant. Vous contrôlez donc l’attention des gens. C’est pas rien!
– L’album prend alors la position d’une compilation des sorties précédentes. Voyons-le comme une finalité au projet créatif de l’artiste. Il aura sa propre stratégie de mise en marché, des différents formats et aura bénéficié des multiples buzz précédents.
Au final, il n’y a pas plus de musique.
Il y aura plus de marketing. Plus de stratégie pour déjouer le déficit d’attention.
Que le plus original gagne!
Texte original par Bobby Owsinski
Excellente analyse. On achète de suite et ça clarifie notre trajectoire à un moment clef.