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Trois théories sur le futur du streaming
Marc-André Laporte comment 0 Comments

Spotify – 50 millions d’abonnés payants, 3,3 milliards de revenu en 2016, mais un déficit de 390 millions engendré par diverses dépenses, dont les redevances aux artistes et aux labels. 2 milliards de dollars ont été offerts aux trois grandes maisons de disques afin de conclure une entente qui diminuerait les redevances dans les prochaines années. Surprise! Attendez-vous à toucher moins de 0,004891$ dans un futur rapproché.

Pendant que des artistes pirates réussissent à déjouer le système, plusieurs prédictions sur le futur du streaming laissent prévoir une période de changement très bientôt.

 

LA FIN DU SERVICE GRATUIT D’ICI 2-3 ANS

Selon certaines sources, les trois grandes maisons de disque se seraient mises d’accord afin de mettre un terme au contenu musical gratuit sur Spotify et YouTube. Les discussions auraient débuté il y a déjà quelques années, mais des conflits politiques entre les artistes et les plateformes auraient repoussé le retrait.

D’un côté, le modèle freemium comme une solution au piratage. D’un autre, il n’est plus considéré comme un ennemi selon une source de l’industrie. Les efforts sont concentrés sur tout ce qui touche au streaming.

La première étape vers une stratégie axée sur le modèle payant devrait voir le jour bientôt. Il y a déjà quelques mois, les rumeurs stipulaient que les nouveautés seraient disponibles d’abord aux abonnés payants, pour ensuite apparaître au service gratuit.

Le « freemium funnel », cette théorie qui démontre que les abonnées à un service gratuit migrent éventuellement vers l’abonnement serait donc mise de côté. Les statistiques prévoient que d’ici 2019, Spotify pourrait doubler son nombre d’abonnés et atteindre le 100 millions.

Pour ce qui est de YouTube, ce n’est pas réellement un problème. Retirer la musique de la plateforme vidéo est plutôt simple grâce à l’infrastructure ContentID. Celle-ci permet d’identifier des pièces et de les retirer en temps réel.

 

LE CONTENU COMMANDITÉ

Est-ce qu’on assiste au retour de la payola?

Récemment, la légende du marketing Perry Marshall partageait l’idée suivante:

“The very next thing that’s going to happen with Spotify (after they go public and their founders become billionaires) is: The bands will be paying Spotify 0.4891 cents per play, instead of Spotify paying the bands.” – Perry Marshall

Quelques jours après ce courriel, on apprenait via Techcrunch que Spotify offrait désormais la possibilité de commanditer leurs chansons. Un service permettant aux maisons de disque de promouvoir des pièces sur la plateforme. Payer pour être joué. On pourrait croire un retour des payolas, cette époque où les tables et les auditeurs étaient prisonniers des promoteurs radio indépendants. Ces douze personnes (oui, ils étaient que douze aux États-Unis) payaient les radios pour s’assurer qu’un extrait puisse se retrouver dans le top 40. Fait intéressant: les promoteurs radio indépendants étaient dans les années 80-90, les gens les mieux payés de l’industrie de la musique après les avocats et les gérants.

Pour l’instant, la stratégie est assez simple: elle positionne des pièces commanditées dans les playlistsdes utilisateurs du service gratuit.

Payer pour être vu et entendu. Vous savez à quoi ça me fait penser? Facebook. L’entreprise a touché des revenues de 8 milliards de dollars lors du Q1 de 2017 uniquement avec l’investissement publicitaire. Oh well, leur plateforme, leurs lois.

Une autre bonne raison pour les musiciens indépendants de communiquer via la newsletter.

 

LA PHASE DE MATURITÉ

La firme de recherche Midia publiait un article sur l’évolution de l’abonnement au streaming. D’après ses informations, dès 2018, Spotify se toucherait à sa troisième phase, celle de la maturité.

Prévoyant une saturation des utilisateurs âgés entre 25 et 35 ans, les stratégies d’acquisitions cibleront les gens à l’extérieur de cette tranche d’âge. Les différentes options de playlists séduiront la génération Z tandis que la technologie permettra de convertir les consommateurs plus âgés. Pensons aux tableaux de bord interactifs dans les voitures et aux assistants numériques personnels dans les maisons. Bref, la musique en continu combinée à l’intelligence artificielle prendra de plus en plus de place très prochainement.

Il y aura donc plus de musique, plus de consommateurs et plus d’accessibilité dans les années à venir. Et espérons-le, plus d’argent pour tout le monde.

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