Les prédictions. Ce moment de l’année où les gens prêchent pour leur paroisse et ne prédisent que de bonnes choses pour le domaine dans lequel ils travaillent. Et c’est normal. J’ai donc décidé d’être le plus neutre possible dans ma démarche. Je ne parlerai pas des blogues de stratégies musicales, de musique gratuite comme outils de promotion ou de la force des radios FM indépendantes encore capables de compétitionner avec le Web lorsqu’on parle de découvertes musicales.
À mon humble avis, 2012 sera sensiblement identique à 2011.
Je tiens tout de même à soulever quelques points.
Des tendances que vous n’avez peut-être pas vues venir seront encore plus importantes cette année.
La vidéo
Nous sommes loin des belles années de Musique Plus, mais la vidéo est plus présente que jamais. Fini les budgets de production ridicules dans l’espoir de voir son vidéoclip en rotation à la télévision. S’il y a une conclusion évidente que je peux tirer de 1000 Choses à Faire pour Réussir sa Stratégie Musicale tome 2, c’est que la vidéo est un outil indispensable afin d’attirer rapidement l’attention des internautes. La nouvelle tendance est aux visuels plus légers ayant comme objectif d’accompagner la chanson plutôt qu’en mettre plein la vue au spectateur. Prenez exemple sur l’édition deluxe du dernier Bon Iver où une vidéo est jointe à chacune des chansons, ou bien au nouvel extrait offert par Cat Power à Noël. Ils sont simples, parfois hypnotisant et de plus en plus présent. Certains les qualifieront même d’endormants et d’inutiles. L’important pour vous sera d’attribuer un visuel aux chansons que vous offrirez. J’ose croire que dans un avenir rapproché, chaque pièce aura sa vidéo. Les deux pieds dans une époque où le déficit d’attention ne cesse d’augmenter, vous doublez vos chances qu’on s’arrête sur votre projet et qu’on vous donne deux minutes de notre journée déjà trop remplie.
La présence
L’année 2012 sera sans aucun doute l’année de la « musique sociale » : Google Musique et son soutien aux musiciens indépendants ou encore le partenariat entre Facebook et Spotify, par exemple. (Le concept est malheureusement peu intéressant pour un musicien francophone du Québec. Mais bon, on reparlera de Spotify lorsqu’il sera disponible au Canada.) Nous serons en mesure de partager à nos amis/abonnés ce que nous écoutons en temps réel. Soundtracking est un bon exemple : l’application, dans la même veine qu’Instagram, qui permet de partager la musique que nous écoutons en temps réel vient tout juste de détrôner Foursquare à la tête du réseau social mobile avec 15 millions d’abonnés. C’est avec plaisir que je partagerai mon écoute si j’apprécie votre chanson à un certain moment de ma journée. Vous devrez par contre être facile d’accès. Même si 2012 accueillera des nouveaux joueurs, les quatre plateformes que vous devrez absolument utiliser encore cette année sont les suivantes : Facebook, Twitter, YouTube et votre site Web. Prière de supprimer votre compte MySpace.
La vente
Ah, les ventes. C’était si simple il y a quelques années. L’année 2011 fut l’année des abonnements plutôt que des achats. Les grandes compagnies de disques semblent vouloir laisser tomber le concept de l’album et le support CD. L’argent se trouve dans les produits dérivés, les éditions deluxes (qui seront bientôt ridiculement « deluxe ») ou bien dans les licences. Il est vrai que le musicien qui voit sa chanson achetée pour la télévision, une publicité, une émission ou un film, touchera un montant nettement plus important que le chèque reçu deux fois l’an provenant des ventes en boutique et en ligne. Par contre, pour un musicien indépendant, laisser tomber le format CD en 2012 serait une grosse erreur. Votre CD est votre porte d’entrée, votre carte d’affaires. C’est une présence physique qui se retrouvera dans plusieurs foyers, qu’il soit acheté ou obtenu gratuitement. J’ai lu sur le Web qu’une « table de marchandises sans CD est comme une épicerie sans lait et sans pain ». Si vous voulez vous faire connaître, le CD est important, encore plus que vous devrez mettre les bouchées doubles pour le rendre visuellement attrayant. Lorsqu’un musicien me donne son CD, j’ai plus tendance à l’écouter que lorsqu’on m’écrit une adresse BandCamp sur un papier froissé.
Le mobile
Avec des applications comme Band of the Day (Oh que j’aurais aimé créer cette application), je m’attends à recevoir de plus en plus de suggestions via mon appareil mobile. Certains disent que cette application est le nouvel album. L’album/application de Bjork en est un excellent exemple. C’est malheureusement une stratégie difficile à envisager lorsque des rumeurs circulent disant qu’une l’application comme celle proposée par Sting coûterait dans les six chiffres. Difficile à envisager comme option lorsque notre objectif premier est de se faire découvrir. Ce segment s’adresse plutôt aux programmeurs. À quand une application Web et mobile permettant aux musiciens d’y ajouter du contenu et de créer leur propre page avec info et musique? Une version pour les musiciens, une version différente pour ceux qui ont soif de découvertes. J’ai cette idée en tête depuis quelque temps. Il ne me manque que des amis programmeurs et cette idée pourrait se concrétiser.
Je pense que 2012 sera l »année des nouveaux sons, car plusieurs artistes commencent à utiliser le format audio abadie.joa
Cordialement
La dernière partie sur les parties est très intéressante et mériterait de faire l’objet d’un article ; j’ai un ami qui avait commencé le lancement d’un jeu façon Les Sims mais avec un groupe de musique qui gagnait des points avec des répèts etc Il y a pleins d’idées originaux mais on se heurte souvent à la barrière technique à ce niveau …