En décembre 2010, le site Health.com a publié un article sur les 10 carrières avec le plus haut taux de dépression (à lire ici). Et bien sur, les artistes/musiciens se retrouvent sur la liste.
Big news?
Non.
Depuis des lunes, on entend dire que les personnes les plus troublées psychologiquement sont les meilleurs créateurs. Souffrir permet une création hors de l’ordinaire. Étendre sa haine et sa tristesse sur une feuille de papier se transforme en chef d’oeuvre. Thom? Bjork?
Mythe ou réalité?
Personnellement, je crois que par moments, la vie est souffrante pour tout le monde et qu’entretenir cet état d’esprit ne vous apportera pas nécessairement au sommet de votre art. On est tous un peu fous.
« Anyone who has survived childhood has experienced enough living to last a writer a lifetime »Si vous croyez que cette chimie mentale est la seule solution possible à une création ultime, faites.
Si pour toute autre raison, vous y êtes de moins en moins confortable et que vous y cherchez un autre chemin, ceci est pour vous.
Chris R de CD Baby se permet une liste de 12 pratiques afin de devenir plus créatif et surtout, positif.
1- Pratique-toi à être sympathique.
2- Pratique-toi à étudier ton art comme une série de décision.
3- Pratique-toi à prendre de meilleure décision.
4- Pratique l’art de regrouper les histoires, les phrases ,les mélodies, les idées.
5- Pratique-toi à prendre du recul afin d’accepter de voir les choses d’une manière différente.
6- Pratique-toi à accepter d’être inspiré par les autres.
7- Pratique-toi à sortir de ta zone de confort lorsque vient le temps de créer.
8- Pratique-toi à mettre l’emphase sur tes points positifs.
9- Pratique-toi à mettre l’emphase sur tes points négatifs.
10- Pratique-toi à accepter les retours des gens tout en te faisant entièrement confiance.
11- Pratique la patience envers toi-même. Lors des étapes faciles, mais surtout les plus difficiles.
12- Pratique-toi à te pratiquer. (Pas évident)
Well, well… Pas mal comme liste, certains trucs sont bien évidents, mais le point que je préfère est le point 10 !
J’ajouterai peut-être : 13. Pratique-toi à créer même des trucs que tu n’aimes pas. (Ça te feras prendre conscience que tu crée aussi des trucs supers 😉
Je rajoute pratique-toi à avoir les pieds sur terre… sauf sur scène.
Bons conseils. On pourrait ajouter ne pas compter les heures et surtout ne pas créer dans la volonté d’un désir d’appréciation. Le coeur de la créativité réside dans l’inconscient. Une oeuvre s’impose d’elle même. Quand on se met à trop réfléchir sur la pièce en développement ou à s’imposer des méthodes on risque de construire à la place laisser la découverte nous étonner. La musique est un art du »senti » et moins on exerce de contrôle plus on de chance qu’elle nous visite. Un simple truc? Approfondir la relation avec ses instruments. Pour ce qui est de l’aspect de la condition psychologique un manque de nuance dans l’appréhension du public envers l’artiste le pousse à croire qu’il est son oeuvre 24 heures sur 24 alors que ce n’est que quelques minutes dans la conscience de cette personne. Positif ou négatif? Façon simpliste et occidentale pour ne pas dire invalide de catégoriser alors que le jugement et l’appréciation d’une pièce relève de la subjectivité. Pour ce qui est des souffrances, on peut très bien travailler sur une chanson triste quand on est heureux et composer une chanson heureuse quand on est triste. On ne peut pas aborder un phénomène artistique sous un angle fixe et des préconceptions sinon on passe totalement à côté de la notion de créativité. N’importe quel créateur digne de ce nom comprend que la création s’émancipe dans le contexte de libération de la souffrance et non dans la souffrance elle-même. Duh!?
@Peter Parker
« Quand on se met à trop réfléchir sur la pièce en développement ou à s’imposer des méthodes on risque de construire à la place laisser la découverte nous étonner. La musique est un art du »senti » et moins on exerce de contrôle plus on de chance qu’elle nous visite. »
Je pense que cela n’est pas une vérité absolue. Il existe de très talentueux créateurs qui s’imposent des méthodes, qui « construisent » etc. La musique est un art du « senti » certes (tous les arts sont des arts du « senti », non), mais qu’en est-il des « paroles » de chansons donc, par exemple, qui peuvent s’adresser à une partie moins « ressenti » primaire de l’auditeur ? Il y a autant de manières d’être musiciens/créatifs que d’être tout court. Dire que la création serait simplement un mouvement de « laisser aller » pur est très restrictif selon moi.
Peut-être voulez-vous parler de l’inspiration plutôt ?
C’était juste une petite nuance que je voulais apporter dans ce que vous écrivez, car pour le reste, je suis entièrement d’accord avec vous !