L’année dernière, ce ne sont pas uniquement les ventes de CD qui ont chuté, les ventes d’albums et de chansons numériques aussi. Deux secteurs d’achats par contre ont vu leurs chiffres grimper: les services de musique en continu et les ventes de disques vinyles.
La frontière devient de plus en plus claire: d’un côté, ceux qui ne considèrent pas important de payer pour posséder la musique et de l’autre, ceux qui désirent le 12″. On pourrait rapidement conclure qu’il n’y a pas vraiment de raison de payer pour la musique, car elle est partout et disponible gratuitement. Pourtant, il y a plus que jamais une augmentation de supporteurs de musique.
Les ventes de vinyles ont en effet gonflé de 52% en 2014 comparées à l’année précédente, mais détrompez-vous, le marché du disque vinyle en est un de niche, loin d’être un modèle économique en devenir.
Remarquez à quel point les ventes sont basses comparées à celles des belles années.
J’ouvre par contre une parenthèse pour vous faire remarquer que la vente de pièces à l’unité existe depuis des décennies. Si iTunes permet aujourd’hui d’acheter de la musique à la pièce, dans les années 70 et 80 les 45 tours représentaient environ le tiers des achats musicaux. Les chances de revoir une telle situation pour le 6’ est quasi nulle. Fin de la parenthèse.
Le vinyle est en effet à la mode. Les disques en éditions limitées, avec des couleurs éclatantes, se vendent plus chers que le noir classique. Cette stratégie de vente se compare à celle du 3D. L’impression de qualité sonore exceptionnelle due au format est plus souvent qu’autrement un effet placebo. Plusieurs mix récents ne sont pas à la hauteur, tout comme les systèmes de son dernière génération. Le rituel que l’amateur de vinyle développe avec l’objet est tout aussi, même plus important, que les autres facteurs faisant du vinyle l’objet de désir du moment. Par contre, il y a un côté négatif majeur: il est impossible de l’écouter en dehors de son salon, ce qui diminue considérablement le temps d’utilisation de l’objet. Pour résumer, même avec cette ascension, le vinyle atteindra bientôt le sommet de sa popularité et n’arrivera pas à remplacer les formats audio portables. La ligne n’est plus si claire. L’acheteur de vinyle mélomane doit lui aussi se déplacer et finira par débourser pour un service en continu, tel Spotify, afin d’écouter ses albums… sur la route.
Pour les statistiques de l’année 2014, consultez les dossiers de Nielsen.
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