C‘est un dilemme pour tout les Jimmy Hendrix de Magog. Certains gros joueurs mettent en marché une version numérique de leur album en premier lieu. Ensuite, si celui-ci connaît du succès, c’est signe qu’on doit le sortir en format physique. Mais, est-ce représentatif de la réalité? Voici une liste des bons et des mauvais côtés d’une sortie numérique auquel vous n’auriez peut-être pas pensé.
Good
– On sauve beaucoup d’argent. Pas besoin de faire répliquer nos CD et imprimer de livret. (Beaucoup d’argent)
– Plus besoin de désigner un livret de 12 pages, donc moins de travail pour vos infographistes.
– Distribution internationale tellement plus facile et efficace.
– Vous pouvez comptabiliser facilement vos ventes en ligne (Soundscan)
– Moins difficile au niveau de la qualité auditive (plus besoin de mettre votre argent sur des bobines analogiques dans un studio des Laurentides pour que ça sonne comme une tonne de briques.)
– Dire que notre album est sur Itunes a maintenant plus d’impact que de dire qu’il est au HMV. Popularité immédiate!
Bad
– Le support physique est encore important pour une grande majorité (imaginez un album de Marie-Hélène Thibert uniquement numérique…pouet)
– Pas évident de vendre un album numérique aux gens qui assistent à votre spectacle le soir même. (Ça paraît bien sur une « merch table »)
– Le livret est parfois aussi important que le CD. (J’ai personnellement acheté plusieurs CD à cause des livrets qui sont une forme d’art.)
– Un CD se grafigne oui, mais ne se perd pas dans une explosion de disque dur le lundi matin.
– Le CD est encore un format universel (auto, PC, radio, lecteur DVD, réveil-matin, etc.)
– Le besoin de toucher est encore très présent chez les êtres humains.
Je crois que pour bien planifier sa sortie d’album, je retourne au texte écrit la semaine dernière et je vous répète ceci: connaissez bien vos fans et les gens que vous pourriez intéresser. Si le public cible de votre projet est mon père, oubliez le numérique. Si c’est un ado yo de 14 ans, gâtez-vous. Si c’est pour moi, mélomane affirmé, pensez aux deux supports.
Dites-vous que l’un complète bien l’autre. Répliquez en 500 au lieu d’en faire 2000. Vous allez pouvoir faire encore beaucoup d’argent avec le support physique. Surtout si c’est une édition limitée!
Et dernier truc, n’envoyez pas vos démos en mp3. C’est sûrement la pire chose à faire en ce moment. Sinon tâcher d’avoir un excellent moyen de vous différencier lorsque je reçois votre lien, car dans un dossier « Musique » sur mon bureau, tout se ressemble.
Salut Marc-André, j’ai reçu une information pas mal du tout dernièrement dans mes courriels. Connais-tu Indie Pool? Ils offrent un service intéressant…ici
http://www.indiepool.com/smrt/
Sinon, personnellement, je ne crois plus au CD comme un format viable pour l’avenir, bref fini la duplication pour moi. Le retour du vinyl prouve que les gens intéressés par un produit physique vont désirer un bel objet, et un CD, c’est laid…Cependant, tu as tout à fait raison quand tu dis que ça dépend du marché visé.
En fait, c’est plutôt le distributeur et le point de vente qui n’ont plus leurs place dans la chaîne. Un artiste peut très bien vendre ses disques, vynils, whatever quoi en spectacle, car c’est le point de contact privilégié entre l’artiste et ses fans.
Une stratégie qui me semble intelligente est : la distribution gratuite de musique sous format numérique, un maximum de pièces pour un maximum de diversité et de circulation. Ensuite, organisation de spectacles ou événements « réels », pour arriver à la vente de produits physiques reliés à l’artiste.
Quelque chose du genre.
JP Villemure
Pas mal intéressant le truc de Indie Pool. 2.95$ le CD à l’unité est assez dispendieux par exemple. D’habitude tu peux bien t’en tirer pour 1.60$ mais il te faut une commande de 1000 CD, alors c’est intéressant pour ceux qui ne veulent pas voir des boîtes s’empiler dans le salon du 4 et demi. Je me suis commander un sample de CD voir à quoi ça ressemble côté qualité.
Je trouve plutôt intéressant leur tout compris à 399$. Ça peut sauver du trouble à beaucoup d’artistes. Maintenant, reste à voir si les chèques arrivent bien une fois par mois (on n’y croit quasiment plus).
Pour l’avenir du CD je suis d’accord avec toi. Surtout que lors de mes derniers achats de vinyles, je retrouvais une carte qui permettait de télécharger gratuitement l’album 2 fois. Le combo vinyle + mp3 est dévastateur pour le CD. Même le HMV au centre-ville est rendu avec un mini rack à 33 tours.
Le distributeur doit travailler différemment maintenant si il veut garder sa place dans la chaîne. Pour le point de vente, j’espère qu’ils ne disparaîtrons pas car, même si je préfère acheter l’album directement aux artistes lors des spectacles, je ne veux pas toujours attendre qu’ils arrivent en ville pour l’acheter. Mais encore là, Amazon est souvent moins cher que HMV, etc.
Je rêve du jour où les artistes vont être en mesure de placer un widget gratuit sur leur espaces web afin de vendre des marchandises, virtuelles et réelles. Apprendre à pêcher au lieu de donner les poissons…tu vois l’genre. En fait, je trouve encore ridicule qu’un dude comme iTunes prenne sa cote quand finalement un système « open source » pourrait facilement se développer afin de donner les outils facilement aux artistes afin de distribuer via poste et via web leurs bidules. Tu vois ce que je veux dire?!
JP