folder Filed in Réflexion
La phobie de ne pas plaire
Marc-André Laporte comment 3 Comments

Ce qui a énormément changé depuis l’arrivée du Web, c’est la perte d’inhibition derrière le clavier. Il est facile de provoquer et de prouver un point car nous pouvons écrire-effacer-réécrire nos répliques avant de peser sur Envoyer.

Peut-être que vous avez déjà rencontré un spectateur après un spectacle qui vous a avoué, sans inhibition, que vous lui aviez fait perdre son dernier 90 minutes. Ou que vous vous êtes tout simplement fait huer en pleine performance. Good for you!

La majorité des créateurs ont besoin de plaire et un retour négatif peut faire mal. Combien d’entre vous auront la chance de voir leur oeuvre critiquée dans la presse du samedi? Combien d’entre vous prendront des journées à s’en remettre si la critique est négative?

Viser le top 40 pour vouloir atteindre la masse est une erreur. Même le top 40 n’était pas unanime. Si vous désirez être unanime, vous devrez être invisible. Un parmi tant d’autres. À partir du moment où vous assumez vous faire remarquer, attendez-vous à des réactions, bonnes ou mauvaises.

Jusqu’à quel point considérez-vous avoir la phobie de ne pas plaire?

Dites-vous que ceux qui ne comprennent pas votre création, et bien ce n’est juste pas pour eux. Votre défi en tant que créateur n’est pas d’atteindre tout le monde. C’est de trouver la meilleure façon pour rejoindre ceux qui ont le désir de vous suivre et qui convaincront à leur tour leurs amis d’embarquer avec eux dans votre univers.

De toute façon, le top 40 n’existe plus.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Cancel Laisser un commentaire

  1. Très bon point.

    Selon moi, il faut savoir faire le tri rapidement sur les commentaires. Souvent, les commentaires négatifs de la presse sont justifié : il pleuvait, le concert était dehors. La climatisation était en panne ou encore une bagarre. Ce sont des aléas et quelques fois, ça touche l’artiste.

    Il y a les commentaires qui piquent :  » le batteur sait pas jouer  » ;  » la présence scénique digne d’un spectacle de maternelle  » ;  » A quoi sert le bassiste ? « . 9a pique, mais combien de fois je l’ai pensé…Et dit à mes artistes, pour leur bien.

    Le fait est qu’il faut savoir écouter les commentaires, les vrais, et oublier les enfants qui croient se cacher derrière un écran !

    1. En effet, un jugement basé sur l’ignorance en vaut t’il posé en toute connaissance de cause.

      L’intention autant que le contexte détermine le ‘crime artistique’

      Certains opèrent en assumant que… «Les artistes sont là pour consoler et venger le public qui n’a pas la parole. Du coup, nous avons le devoir de résister.» – Guy Bedos

      On a compris, depuis belle lurette, que l’art est dangereux. Dans les anti-chambres du pouvoir, on craint les artistes qui pourraient pousser le public à penser par lui-même et à questionner l’autorité. Platon voulait extrader ces saltimbanques. Aristote défendait leur droit d’opinion.

      Le débat fait toujours rage !

      L’épisode du clip LA CULTURE EN PÉRIL fut explicite…
      Une fois n’est pas coutume 😉

      http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=n3HVFsIQ5M4

      En savoir plus : CONTRE HISTOIRE DE LA CHANSON POP

      http://www.lesdiplomates1984.com/news/contre-histoire-de-la-chanson-gnochonne/

    2. À la fin des concerts, lorsque je vais rencontrer le public, je fonctionne comme un jury de patinage artistique: je retire la plus basse et la plus haute des notes. « ça déchire ton truc! » est aussi inutile que « c’est vraiment nul ».
      Le problème est que beaucoup d’artistes retiennent plus facilement les mauvaises critiques et font abstraction des bonnes, les mystères de l’égo…