Je viens de me gâter avec 25 minutes de lecture de texte et de commentaires sur la gratuité de la musique en navigant sur le blogue d’un américain.
Bon?
Pas bon?
Qu’est-ce que le gars qui roule donnetamusique.com en pense en date d’aujourd’hui?
Bonne question.
Je vais commencer en précisant que ma pensée est sujette à changer tout dépendant la direction que prendra l’industrie musicale lors des prochains mois, voir années. Un autre truc d’important, tout n’est pas noir, ni blanc. J’adopte le gris. Plusieurs teintes de gris.
Ce qui était il y a quelque temps une source de revenue significative (l’album) est maintenant un format dont l’on peut se passer. Votre musique (le contenu) est maintenant chose distincte de son support (le contenant). Votre musique devient alors plus un article promotionnel plus qu’un produit global.
La stratégie maintenant dépendra du groupe.
Où en est-il? Nouveau? Établi?
Si vous êtes inconnu de la scène, il est bon de voir votre musique comme une carte d’affaires. On décidera peut-être de vous booker dans des festivals et vous risquez de faire pas mal de spectacles. Là où vous ferez pas mal plus d’argent. Ça vous permettra de vous faire connaître davantage et vous y gagnez quelques fans.
Est-ce que ça sera payant pour vous?
Non.
Voyez-le comme un investissement. Lorsque vous débutez en affaire, vous avez à emprunter et vous remboursez cette dette pendant quelques années. Utilisez donc votre album à titre de premier emprunt.
Lorsque vous êtes établis, de donner une chanson ici et là vous permet de rester en vie et de constamment nourrir vos fans. Donner un album complet ne vous apportera pas nécessairement. J’aime bien le concept que Dumas a apporté cette année avec ses 4 EPs. Un concept différent qui lui a permis de rester en vie. À savoir si ça a été rentable, c’est autre chose…
J’écris rapidement sur le bord de la table et je dois quitter il y a 5 minutes, mais j’avais le goût de publier ce texte immédiatement.
J’y reviendrai avec plus de détails le temps que je fasse mijoter tout ça ce soir.
Et vous, la musique gratuite, vous en pensez quoi?
Je pense que le marché musical actuel pour les indépendants devrait s’orienter vers un partenariat d’artiste avec les marques. Une marque connue pourrait proposer à l’écoute et au téléchargement gratuit via le leur site web, des abulms d’artistes prometteurs liés à l’univers de la marque.
Ainsi ce n’est plus le fan qui paie le téléchargement ou l’artiste mais bien la marque. Le plus pour les marques est une sorte de mécénat culturel et un afflux d’auditeurs et de consommateurs potentiels. Ce nouveau type de mécénat pourrait être exonéré d’impôt par exemple.
Le gain pour l’artiste en développement est plus de visibilité médiatique, et pour la marque un rapprochement vers des clientèles ciblées.
Windows a innové dans cette idée en lançant une campagne en partenariat avec ReverbNation appelée « Sponsored Songs »
http://www.ReverbNation.com/main/brands
De mon expérience, je trouve que donner de la musique aux fans est devenu un must! C’est drôle à dire mais nous en sommes rendu là, la chanson gratuite est devenu le moyen de promouvoir l’album. Je trouve qu’il est bien d’en donner beaucoup à nos fans , car cela les garde « addict » à notre musique!
@Kaplain
Très d’accord avec toi.
Je crois par contre que cette association se fera avec des musiciens déjà établis. Je sais pas si certaines entreprises seront assez audacieuse pour tenter leur chance avec un inconnu.
J’aime bien les nouveaux système de vente de projets à la Kickstarter, SellaBand ou bien SliceThePie. Les nouveaux venus pourront se faire découvrir si ils sont un brin original et se retrouver avec un financement des fois supérieurs aux subventions que certains vont chercher.
By the way, j’aime bien les pièces sur ton MySpace que j’écoute en ce moment.
@Steeven
J’aime comparer l’idée au Sunny Delight que je recevait dans mon Publisac la fin de semaine et qui me poussait à essayer le produit pour finalement être prêt à l’acheter. D’après moi, trop sortir de truc gratuitement amène à l’épuisement ou bien la perte d’intérêt des auditeurs mais bon, il y a pas eu d’études scientifiques la dessus.
Pour la gratuité. Mais plus comme un pis aller ou un renoncement, non comme une volonté: écoutez-nous, découvrez-nous, parlez de nous. Si c’est au centre d’une stratégie bien pensée (et que le groupe déchire etc) ça peut fonctionner pour tout le monde. Et la gratuité ne doit pas être synonyme de « ça vaut rien ». Gratuit oui, n’importe comment, n’importe où, n’importe comment non!
Le problème des nouveaux sites ou système de découverte, gratuit ou non, c’est que tout repose sur le vote du plus grand nombre. Ce qui fait émerger les trucs les plus consensuels. Donc pour tout un tas d’artistes marqué, ce n’est pas une solution. Je dis NON à la dictature de la démocratie en musique
Je suis pas mal d’accord avec Valoche. Juste offrir ta musique gratuitement ne me fera pas l’écouter. Tout simplement, parce qu’on est rendu là dans l’industrie. C’est normal de donner son album ou 2-3 singles.
Il faut maintenant penser marketing autour de la musique gratuite. Si on remonte à 2-3 ans, le simple fait d’offrir gratuitement de la musique était un coup marketing réussi. Aujourd’hui, c’est trop commum, faut trouver une façon d’intéresser les gens à ce Xième album gratuit.
Évidemment , le monde va triper si Coldplay décide de sortir leur prochain album gratuitement, sans vraiment avoir de campagne marketing plus poussé. C’est attribuable à leur succès. Si t’es pas connu, trouve une façon de m’approché pour que ça me tente de le télécharger ton album plutôt que l’autre qui est sorti gratuitement hier.
La musique enregistrée (au sens mp3 ou streaming) ne vaut, ou ne vaudra rapidement, plus rien.
Donc oui, elle doit être gratuite.
Par contre, la bonne nouvelle, c’est qu’ il y a plein de nouveaux moyens de gagner de l’argent en étant artiste !
On a écrit un petit papier (non, en fait il est vachement long !) à ce sujet : http://www.whereismysong.net/?p=1692
Bien pensé Jérémie.
Je fais de ton texte ma lecture de chevet pour ce soir.
Je te reviendrai la dessus.