La semaine dernière encore une fois, un article sur Digital Music News a refait une apparition sur les plateformes sociales. Dans son texte « The 13 Most Insidious, Persuasive Lies of the Modern Music Indusrty… » Paul Resnikoff décide d’offrir la pilule rouge aux acteurs de l’industrie de la musique en écrivant que les nouveaux outils et certaines stratégies actuelles ne sauveront en rien l’industrie de la musique.
Il a peut-être raison. Il a peut-être tort. On n’en sait rien. Malheureusement, un texte de ce type a comme résultat de démotiver l’artiste, qui lui, n’est pas l’industrie de la musique.
Dans une époque où « l’industrie de la musique » ne peut être « sauvée », l’artiste autonome a plus d’outils et de possibilités que jamais. Il y a 30 ans, probablement qu’un grand pourcentage des musiciens d’aujourd’hui n’aurait jamais vu un chèque. Voici pourquoi c’est le meilleur moment pour être musicien indépendant.
Et maintenant
Nous sommes dans une économie basée sur l’attention et les connexions. Bien sur que l’argent des entreprises peut acheter l’attention et les connexions, mais le nombre de créateurs indépendants sur qui les lumières se braquent n’aura jamais été aussi élevé. L’économie industrielle, qui avantageait l’industrie de la musique à cause de ses nombreuses barrières à l’entrée, continue de disparaître. Tout le monde a la possibilité de concrétiser une idée grandiose.
La technologie et le Web ont démocratisé l’art. Lorsque l’industrie de la musique était en santé, il était pratiquement impensable d’enregistrer un démo de qualité par soi même (une autre barrière à l’entrée). Depuis une dizaine d’années, vous pouvez vous équiper pour une fraction du prix. Vous pouvez envoyer un album en deux clics.
Le World Wide Web a éliminé les frontières. Plus de la moitié des gens qui ont commandé Quatre ans de réflexions et de stratégies musicales viennent d’Europe. Vous pouvez vendre vos albums à des Japonais demain matin. Que Sixto Rodriguez connaisse du succès dans le sud de l’Afrique dans les années 70 est un miracle. Aujourd’hui vous pouvez communiquer avec le monde dans le confort de votre pyjama.
Il y a une exposition des médias. Pendant que, délaissés par les consommateurs, les médias papier s’éteignent, l’exposition des blogues et des réseaux sociaux multiplie les possibilités de vitrines ciblées. Lorsque l’industrie était en santé, on visait le très difficile New York Times en y arrivant que très rarement. Par la suite, tout était à recommencer. Aujourd’hui, on compte des centaines de blogues et de sites nichés à New York.
La publicité coûte une fraction de ce qu’elle coûtait. Vous pouvez vous offrir des campagnes de publicité ciblées sans faire d’emprunt à la banque. Le résultat sera en lien avec la qualité du message de cette campagne.
Dans les années 70, 80, 90, l’industrie de la musique était un oligopole. L’artiste avait peu de choix. Ce qui donnait tout le pouvoir à l’industrie.
Les maisons de disques n’ont jamais été des ennemies et elles ne disparaîtront pas bientôt. Les maisons de disques sont des entreprises qui engagent des employés (musiciens) afin de créer un produit (musique) pour générer des profits. Ça ne changera pas. Par contre, pour les artistes entrepreneurs avec un sens du leadership, tous les outils sont facilement à disposition pour que les travailleurs autonomes aient du succès.
La longue traîne existe. Avant, on ne voyait que le top 40. Les musiciens ont, heureusement ou malheureusement, peu de chances de se retrouver dans la partie gauche de la traîne. Depuis une dizaine d’années, les millionnaires de la musique perdent de l’argent. Bonne nouvelle, vous ne serez probablement jamais l’un d’eux. Plusieurs créateurs vivent convenablement au centre et dans la partie droite de la traîne. Resnikoff écrit qu’il n’y a pas de classe moyenne pour les musiciens. Je crois l’inverse.
Google et Youtube ne sont pas des canaux de distribution. Ce ne sont pas des magasins de musique. Ce sont les nouveaux médias. La nouvelle radio. Bien sûr ils feront de l’argent avec votre contenu et vous en recevrez un minime pourcentage. C’est la même chose avec les médias traditionnels. Quoi que dans les bonnes années, les maisons de disques payaient cher pour avoir une chanson en rotation. Peut-être que dans cinq ans on devra débourser pour mettre une vidéo sur YouTube.
Les gens n’ont jamais consommé autant de musique. Pendant que les vieux consommateurs sont en mode nostalgie, les jeunes sont en mode découverte. Attendez-vous à des burnouts d’algorithme dans la prochaine année.
Je suis persuadé que si vous créez, c’est parce que vous avez quelque chose à dire.
Travaillez à vous faire entendre, le reste viendra.
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Excellent article, comme d’habitude
Merci pour cet excellent article.
Je pense que l’industrie de la musique actuelle ne sera pas sauver mais plutôt qu’elle va prendre une toute nouvelle forme où l’artiste Entrepreneur prendra en mains sa carrière, deviendra entrepreneur au sens entreprise, montera sa Start Up pour développer ses produits artistiques, les vendre, les communiqué et créer des emplois et du business. Et comme un artisan remettra aux centres de ces préoccupations la qualité de son produit, la satisfaction et la fidélisation de ses clients.