Le 14 mai, Universal Music France décidait tout bonnement de lancer un nouveau format musical.
Le Blu-Ray Pure Audio est la réplique de Pascal Nègre, dirigeant de Universal France, à la « révolution numérique » qui lui donne dur fil à retorde depuis prêt de dix ans. Ce nouveau format physique, serait encore plus performant que le FLAC.
Cette commercialisation aurait été fantastique il y a dix ans.
Voici pourquoi elle ne connaîtra pas de succès aujourd’hui.
1- Le format
Encore une fois, on cherche à s’accrocher au modèle désuet. Plutôt que de vivre en harmonie avec le Web, on contre-attaque avec le dinosaure. La suite logique au disque n’est pas le disque. Il n’y a rien de séduisant au Blu-Ray afin de tourner la situation actuelle. Vous vous rappelez des DVD-Audio 5.1 qui ont été mis sur le marché il y a quelques années? Le Blu-Ray Pure Audio prend le chemin tracé par ce produit qui fût loin du succès espéré.
2- Le prix
20€. l’album. C’est beaucoup plus cher qu’un album numérique (même masterisé pour iTunes) et un peu plus cher que le vinyle. J’espère qu’il y aura des bloopers ou des sons inédits à ce prix.
3- Le manque de choix
Uniquement une maison de disque pour l’instant. Universal ne semble pas avoir l’intention d’inviter ses amis à la révolution. Même si on parle de 20 000 albums, il sera alors très très très difficile d’y créer une habitude auprès d’un consommateur mélomane.
4- Le consommateur
Même s’il est « superprotégé », je donne deux mois avant que ce format apparaisse sur le Web. Avec les bandes passantes de plus en plus généreuses, tout le monde pourra s’y donner à coeur joie. Il n’y a aucune raison émotive à acheter ce produit. Le mélomane hi-fi a-t-il besoin à ce point de se libérer de la statique créée par le vinyle?
Vivement tester le marché des prochains mois.
Quid des caractéristiques techniques de ce nouveau format ? Quelles qu’elles soient, on peut déjà en tirer des conclusions. Plus performant que le FLAC ? lol… Quand on sait que les 9/10 des gens écoutent leur musique sur des systèmes de tout ce qu’il y a de plus normal, je pense que Pascal Nègre peut uniquement espérer toucher une clientèle idiophile. Car déjà combien peuvent faire la différence entre du FLAC et du MP3 320kbps en blind test ? Y’a un facteur psychologique et je comprend tout à fait qu’on préfère télécharger du flac à du mp3, mais de là à révolutionner nos habitudes en matière de consommation avec ça comme seul argument c’est complètement surréaliste. Je sais pas si on vit dans le même monde.
Je suis d’accord avec toi Yann.
Par contre, je télécharge sur le site Qobuz et on peut trouver des albums en qualité Studio Master (généralement en 24 bit et 88,
kHz), rien avoir avec du MP3.
Il est vrai que sur un ipod, on ne peux pas entendre la différence, mais sur un vrai système d’écoute alors là c’est une autre histoire.